Trouver un cortège d'enterrement sur son chemin risque d'entraîner un peu de retard...Une file de voitures, foulard accroché au rétro, roule au pas derrière un corbillard, un break fleuri, dont le haillon grand ouvert laisse apparaître le cercueil grand ouvert, qui ne sera fermé qu'à l'arrivée au cimetière. Très surprenant la première fois, de voir un corps ainsi exposé à tous les regards. Le rapport à la mort semble bien différent par rapport à chez nous ; plusieurs rites et superstitions confèrent au deuil une importance particulière, sans que l'on ressente cette sorte de tabou de la mort. 

C'est ainsi que l'autre jour, au marché, entre les carottes et les tas de graines (maïs, haricots secs, graines de tournesol), je vois de petits sachets contenant quelque chose ressemblant à de la terre et à de petits cailloux ou morceaux de bois. Je demande si ça se mange et ce qu'on en fait ; éclats de rire de la vendeuse qui m'explique qu'il s'agit là de terre à répandre sur les tombes. 

Quant aux boutiques de pompes funèbres, vous les trouvez sous formes de petites échoppes en plein trottoir ; à travers les vitrines, en passant à côté, vous pouvez voir tout l'assortiment de cercueils. J'ai trouvé cela très surprenant. 

Enfin les vacances scolaires françaises !

Et aujourd'hui notre aînée a donc pu rentrer de Paris. Son petit frère n'a pas hésité devant huit heures de voiture, dont quatre tout seul avec un chauffeur non francophone, pour aller l'accueillir à Bucarest.

Elle est revenue...les valises remplies bien sûr : de bon chocolat, de livres, de bonbons (au caramel, bien allongés et qui collent à souhait aux dents), de magazines (tiens, le mien a déjà été subtilisé par ma deuxième mistinguette), de cartouches d'encre (d'une marque courante chez nous, mais considérée ici comme luxueuse), de papier et de cahiers en papier non recyclé (bien lisse et bien blanc, sur lequel on peut écrire recto-verso), de brunes pour papa (enfin, des cigarettes), d'un T-shirt pour sa soeur  et autres produits divers ; même la chienne a reçu une balle en cadeau. Voilà, c'est la fête à la maison !

Notre professeur de roumain enseigne le français dans un lycée de la ville. Lorraine et moi avons été invitées à passer un après-midi dans ses classes. 

Quel accueil ! Les élèves nous ont offert des fleurs et des pâtisseries (tartelettes aux framboises en forme de coeur).

Tous portent l'uniforme du lycée et accueillent leur professeur d' un "Bonjour Madame le professeur" en se levant. Et quel niveau de langue chez ceux qui ont quelques années de pratique ! Et déjà une très bonne connaissance des grands noms de la littérature française, puisque l'étude des oeuvres sert de support à l'apprentissage de la langue. 

Nous avons donc discuté un peu, plaisanté, chanté et je leur ai laissé une collection de magazines féminins que j'avais rapportés de France.

Vraiment nous avons passé un très bon moment parmi eux et nous espérons qu'il y en aura d'autres.

Les déménageurs sont arrivés un vendredi et ils ont chargé le jeudi suivant. Deux énormes poids lourds, une dépanneuse pour hisser la voiture dans l'un d'eux, quatre jours de trajet et à l'arrivée, des centaines de cartons vides entassés devant la maison. Rendez-vous dans la section albums.

Si certaines sont très récentes et bien entretenues, d'autres sont en revanche pleines de bosses et de creux qu'il vaut mieux éviter. Certaines rues sont de véritables chemins de pierres ; d'autres sont d'anciennes rues pavées dont quelques portions sont totalement détruites. Le plus dangereux, ce sont les plaques d'égouts manquantes : de véritables trous en plein milieu des chaussées. Ce n'est heureusement pas très fréquent, et ces trous sont souvent signalés par une branche d'arbre qui dépasse. Encore faut-il le savoir !